Alors qu'un magazine ferme ses portes tous les mois, que de nombreux rédacteurs se clashent pour travailler pour les médias numériques, et que les jeunes passent de plus en plus de temps à vivre leurs réalités en ligne, y a-t-il encore de la place pour l'imprimé ? Et est-ce si fou d'ouvrir un nouveau magazine ? Tout le monde a entendu dire que l'imprimé est mort. Les journaux ont tous renforcé leur présence numérique, et certains impriment moins ou ont totalement éliminé le papier. Les publications en ligne ont leurs propres modèles commerciaux spécifiques à faibles coûts de production et potentiel publicitaire très élevé. Ils n'ont pas de coût pour les lecteurs, de sorte que n'importe qui peut potentiellement atteindre des milliards de personnes dans le monde en un seul instant.
Pourquoi un magazine papier aujourd'hui ? C'est la question que j'entends le plus souvent et que, moi-même, je pose toujours à ceux qui décident de publier un magazine. La réponse peut sembler évidente, pourtant si l'on considère les ressources nécessaires pour créer les pages qu'on aime feuilleter, lire et feuilleter à nouveau, le choix de créer un magazine non numérique peut sembler fou. Nous vous avons déjà expliqué en détail les dépenses auxquelles ceux qui font leurs pas dans le monde de l'édition périodique doivent se préparer à affronter, pourtant les magazines de niche continuent de prospérer et chaque jour nous assistons au lancement ou à la relance de titres prêts à enrichir nos bibliothèques. Les raisons sont différentes et de temps en temps il est bon de s'en souvenir, pour rappeler que la mort du papier imprimé est l'une des plus malheureuses prophéties de l'histoire.
Abonnement presse médicale ou livres spécialisée pour les professionnels, l'imprimé est vivant, tout comme les magazines de niche, et ce pour ses qualités intrinsèques, mais aussi pour ce que l'on pourrait définir comme qualités émotionnelles et relationnelles. Le papier est tangible, il reste dans le temps, implique plus d'un sens, crée un dialogue toujours changeant entre le texte et l'image, joue avec sa forme, force la lenteur et la réflexion, mais il est aussi capable de générer des relations.